Le premier mars dernier, je courrais un semi-marathon. Aujourd’hui j’avais envie de partager cette petite expérience personnelle avec vous, ma préparation, le déroulement de la course ainsi que mes émotions, les sensations que j’ai éprouvées, bref, mon ressenti.
En février 2014, après un peu moins de quatre mois de pratique du run, j’atteignais les dix kilomètres.Jusqu’en août, je n’ai fais aucune progression en terme de distance, pourquoi? Surement dû à un blocage psychologique. Passé le cap des dix kilomètres? Un rêve inenvisageable. Je me disais que je n’en étais pas capable, alors courir vingt et un kilomètre, jamais de la vie!
Un dimanche matin, lassée d’en être toujours au même point, je me suis dit » Allez Amélie, ce matin tu dois dépasser cette barrière ». Une fois la barre des onze kilomètres affichés au compteur de ma montre, je me sentais bien, satisfaite, je ne souffrais pas, je sentais que je pouvais continuer, et ce jour là j’ai couru treize kilomètres.
Le dimanche suivant, j’ai couru trois kilomètres de plus! Ça y est j’étais lancée ! Celui d’après j’en courais dix-huit, certes, à une allure de marmotte, mais peu importe, j’étais fière d’avoir réussi, de m’être accrochée! J’avais dépassé cette foutue barrière, ce sacré pallier et c’était ma petite victoire! Mais vous allez me dire, comment as-tu fais? Pour augmenter mes distances lors de mes sorties, j’ai commencé par réduire ma vitesse, courir dans une zone de confort, c’est comme cela que j’ai réussi à tenir plus longtemps.
Dès lors, Septembre, Octobre, sont passés et je me sentais de plus en plus à l’aise sur de longues distances. De plus en plus, l’idée de courir un semi-marathon me titillait fortement, je rêvais de franchir la ligne de départ, tout en admirant de loin les personnes qui y participaient. C’est à ce moment là que je me suis avoué, si je pouvais courir dix-huit kilomètres, je pouvais en courir vingt et un, c’est certain, après tout ce n’est que trois petits kilomètres de plus, et trois kilomètres ce n’est rien.
Pourtant, ce n’est qu’en Novembre que je franchissais la barre symbolique des vingt kilomètres.
Ainsi, je décidais de m’inscrire au semi-marathon de Bordeaux, pas de chance il n’y avait déjà plus de places! Je me suis alors rabattue sur le semi-marathon du « Bazas-Langon« , deux villes pas très loin de chez mon père.
Mon papa ayant fait les onze kilomètres quelques années auparavant,j’ai choisi cette course mais aussi puisque elle est très accessible, je n’ai déboursé que dix-sept euros pour l’inscription. La machine était lancée, je ne pouvais plus reculer! Mi décembre, c’est la catastrophe..!Au petit matin, je me fais renverser par une voiture et m’écroule sur un passage à niveau. Pompiers, arrêt de travail… La galère! Je marchais difficilement, la course à pied était mise au placard durant dix jours , et la renforcement musculaire durant un bon mois!
Premier jour de l’année, premier janvier, j’étais de retour, dès le lendemain du premier de l’an, j’enfilais ma paire de running, et partait courir dix kilomètres pour bien commencer l’année, seulement quelques petites douleurs ressenties durant la course, mais c’était normal, l’accident est toujours un tantinet présent. Il me restait tout juste trois mois pour continuer mon entrainement, j’étais presque démoralisée, j’avais l’impression de tout reprendre à zéro. Petit à petit, l’entraînement repris, j’augmentais les distances, la machine fonctionnait de nouveau.
Puis, fin Janvier, les vingt-deux kilomètres étaient atteints, en deux heures et dix minutes.
Je continuais de m’entrainer, progresser de jours en jours, j’avais commencer à m’alimenter pendant mes sorties afin de me redonner de l’énergie et d’améliorer mes chronos.
Mais je n’y suis pas arrivée toute seule, depuis le début il y a quelqu’un derrière moi, l’homme qui m’a motivé, encouragé, il m’a dit que j’en étais capable, il a cru en moi, il m’a accompagné durant certaines sorties et ce monsieur, c’est mon papa!
Le jour J, était arrivé, dès le lever, la journée commençait mal, même très mal : dehors, des cordes et une pluie monstre qui me cinglaient le visage.
Je dois vous avouer que je ne voulais plus y aller. Je ne voulais pas courir sous la pluie, je pense que j’avais trouvé uniquement cela comme prétexte pour me défiler! Un coup de pied au cul de mon papa (façon de parler) et c’était parti. Arrivée sur place, je voyais que beaucoup de coureurs étaient déjà présents, (sous la pluie!).
Armés de ses béquilles, suite à un petit accident de parcours, mon père venait se mettre près du départ!
Il continuait de pleuvoir, mais le départ était annoncé! Je courrais pour la première fois sous la pluie et un semi-marathon. De plus, dès le départ nous commencions par une montée, et ce n’était pas la dernière à gravir. Cinquième kilomètres, j’entendais mon prénom de loin, puis j’aperçois mon papa, « la » motivation! Ça y est, j’étais lancée, je m’étais entraînée dans le sable, dans la montagne, les côtes ne me faisaient plus peur. Je voyais certains coureurs, s’arrêter dans les montées, moi, je m’y refusais. Dixième kilomètre, papa était toujours là avec ses béquilles et son plâtre! C’était le deuxième ravitaillement, mais j’avais décidé de ne m’arrêter à aucun, munie de mes abricots secs dans les poches, c’était quand même plus simple à manger que des quartiers d’oranges!
Je porte:
Short; brassière, top: Nike
Chaussures: Nike zoom structure 18
Dix-septième kilomètre, mes jambes commençaient à fatiguer, j’avais les chaussettes mouillées à cause de la pluie qui ne s’était toujours pas arrêtée.
À un kilomètre de l’arrivée, un regain d’énergie grâce aux gens au bord des routes, qui nous ont encouragés, nous disent qu’on y est presque, que le plus dur est fait! Mes jambes accélèrent, plus que quelque mètres, et je franchis l’arrivée sur un sprint!
Je regarde ma montre, moins de deux heures, une heure et cinquante-cinq minutes!!!! Je vois mon père au loin, arriver comme il peut, j’aperçois la fierté dans son regard! On avait réussi tous les deux! J’avais dépassé mon objectif, durant mes entraînements, jamais j’avais couru cette distance en moins de deux heures.
J’étais trempée de la tête aux pieds, mais je m’en foutais, je l’avais fait!
C’était notre petite victoire.
Aujourd’hui je me dis, et pourquoi pas un marathon? La route sera longue pour atteindre cet objectif, mais j’y crois.
( Petite dédicace à mon amie Laura qui m’a réalisées ces photos <3 )
23 Comments
Hollyvia
27 juillet 2015 at 10 h 29 minBonjour Amélie ! Je te suis sur Instagram depuis peu et je découvre avec joie ton blog. Cet article est rempli d’émotions ! Je cours mon premier semi-marathon fin octobre donc merci d’avoir partagé ton expérience 🙂
Amélie Tauziede
27 juillet 2015 at 11 h 44 minHo super ça! Alors bon courage dans ta prépa, tu vas voir c’est une belle expérience 🙂 Surtout le premier je pense que c’est celui qui doit rester le plus dans notre mémoire!
Marine2.0
27 juillet 2015 at 10 h 46 minMerci pour cette motivation que tu nous donne au quotidien je suis sur que le marathon sera une formalité pour toi.
J’ai une petite question: à tes débuts tu courrais à quel vitesse à peu près ? Parce que j’arrive à faire 8km mais à une allure proche de la tortue .
Amélie Tauziede
27 juillet 2015 at 11 h 43 minje sais plus trop honnêtement mais moins de 10km/h dans 8,5 ou 9km/h je dirai 🙂
lauranne Dubois
27 juillet 2015 at 12 h 01 minBonjour Amélie,
Toujours un plaisir de regarder tes photos instagram et maintenant le plaisir de te lire. Ton parcours est super et tu restes l’une de mes premières motivations. Continue ce que tu fais et bravo pour ce semi marathon ! You are the best!
Kisses
Bonne journée
Lauranne
Eléonore
27 juillet 2015 at 13 h 24 minJe vais peut-être passer pour une débile mais ton histoire était à deux doigts de me faire pleurer. Quelle fierté tu as du ressentir, d’autant plus s’il y avait un lien affectif avec ce demi-marathon par rapport à ton papa. C’est très beau en tout cas, et très bien écrit. J’admire ta motivation ! Hâte de te revoir Amélie 🙂
Ludivine
27 juillet 2015 at 17 h 00 minOh, encore un chouette article! Depuis le début de ton blog, j’apprécie lire chacun de tes billets qui me motivent davantage à continuer, alors celui-ci qui était particulièrement émouvant m’a touchée et m’a permis de retrouver cette motivation qui me faisait défaut depuis quelques jours.
Bonne continuation à toi, en espérant bientôt un article sur un marathon, qui sait! Bisous, Ludivine.
Julie
27 juillet 2015 at 18 h 00 minC’est chouette ce que tu as fait, il n’y a pas de petite victoire 😉
Continue comme ça c’est super motivant pour beaucoup !
Tom4ah
27 juillet 2015 at 18 h 01 minBonjour Amélie !
Merci pour cet article très inspirant (tout comme le reste de ton blog) ! J’ai commencé la course en même temps que toi apparemment mais contrairement à toi le semi-marathon n’a toujours pas été accompli malgré les nombreuses sollicitations de mes quelques amis coureurs (qui veulent surtout que je les accompagne plus tard sur un marathon, mais chaque chose en son temps !). Cela fait quelques semaines que l’envie de me préparer pour un semi me trottait dans la tête… Mais à part une longue sortie de 15km, le déclic et la motivation n’étaient pas franchement au rendez-vous…
C’est maintenant chose faite grâce à ton article et parcours qui m’ont inspiré et m’ont vraiment donné envie de me préparer ! Du coup objectif : semi d’ici la fin d’année !
Je te souhaite bon courage pour l’objectif marathon qui sera à coup sûr atteint ! Je ne manquerai pas de continuer de suivre ton aventure sur instagram et maintenant sur ton blog !
Tom
Caroline
27 juillet 2015 at 22 h 29 minTon article est vraiment émouvant ! Je retrouve les mêmes sensations que celles que j’ai connu lors de mon premier 10km officiel à Genève en mai dernier. C’était aussi ma première course sous la pluie et avec à l’arrivée ma famille et la fierté dans leurs yeux… C’est fou tout ce que le running peut apporter ! 🙂
Amelie (oui moi aussi :)
28 juillet 2015 at 2 h 08 minQuel article ! Cela donne tellement envie. Ta motivation m’impressionne et me donne envie de faire tout aussi bien. Je te suis sur instagram depuis plusieurs mois et je suis ravie de ce blog que tu as ouvert recemment (j’ai deja lu tous les autres articles avec grand interet). Bonne continuation, ton marathon j’y crois !
Et puis aussi bravo a ton amie Laura pour les photos, elles sont sublimes !
charlotte
28 juillet 2015 at 9 h 27 minsuper article qui motive en arrêt depuis 3 semaines à cause d’un accident je n’ai qu’une envie reprendre le running et le semi me trotte depuis un moment dans la tête encore un peu de mal à passer les 10km mais hâte de reprendre pour les dépasser ton article m’a motivé !!!!
Priscillia
29 juillet 2015 at 8 h 57 minBonjour Amélie !
Je suis tombée par hasard sur ton blog, tu écris très bien, on voit vraiment que tu es une passionnée de la course à pieds ! Tu me donnes envie de m’y remettre (mais ça je le pourrai seulement en septembre !).
Dis moi, généralement quand je vais courir (et c’est tout de même assez rare…) je fais 7km en 38minutes (+/-2min), or je t’avoue que je n’ai aucune idée de si c’est bien ou pas, pourrais-tu me donner ton avis ? J’aimerais beaucoup dépasser cette barrière des 7km et passer aux 10km mais j’avoue que ça me fait un peu peur, je ne sais pas si j’arriverais à tenir…
En tout cas merci pour ta force et ta motivation !
Enjoy.
Amélie Tauziede
29 juillet 2015 at 15 h 56 minBonjour Prescillia!
Je trouve que c’est plutôt bien! que tu cours 7km avec ce chrono!
réduit ta vitesse pour atteindre les 10km 🙂
Merci de ta visite!!
Lisa
2 août 2015 at 16 h 26 minSuper récit , ça me donne vraiment hate de courir mon premier semi fin septembre , un peu moins d’un an après avoir débuté la course.
Mais j’appréhende un peu, je voulais le faire en 1h50 et je suis un peu blessée donc ca remet en cause l’entraînement , j’espère vite aller mieux …
Amélie Tauziede
3 août 2015 at 10 h 19 minMerci :), essaye d’écouter ton corps et de ne pas te blesser plus 🙂
Bon courage pour la suite!!
Manon
23 août 2015 at 20 h 39 minCoucou, je te suivais sur instagram et je viens de voir que tu avais un blog ! Je viens jeter un oeil et première impression : tu as choisi le thème que je compte utiliser pour le blog que je vais lancer avec une copine prochainement 🙂
Bref, ton récit m’a émue, je trouve ça très beau la relation que tu décris avec ton papa… C’est comme si on vivait ce moment avec toi. J’hésite encore à m’inscrire à un semi marathon pour octobre. J’ai déjà parcouru cette distance 2 fois en entrainement, mais je ne suis pas assez régulière, et je dois avoir que j’ai peur de ne pas tenir le jour J… A voir si je me lance ou pas ! En tous cas je suis déjà adepte de ce blog 🙂
Amélie Tauziede
8 septembre 2015 at 16 h 16 minBonjour Manon,
Merci pour ta visite ! Si tu as déjà parcourus cette distance en entrainement tu forcément la tenir durant une course!
Tu dois penser qu’il y a des gens qui t’encourage et qui te porte, les participants eux aussi te motivent et ils te permettront de tenir cette distance comme à ton entrainement ! De plus, il y a de fortes chances que tu améliores ton chrono durant la course. Alors j’ai qu’une chose à te dire: Vas-y fait le!! 🙂
Bilan de mon année 2015 – Amélie Tauziede
16 janvier 2016 at 9 h 14 min[…] (compte-rendu ici). […]
Alicia Faure
7 mai 2016 at 12 h 39 minBonjour,
As-tu déjà essayer la course pieds nus (barefoot running) ?
Amélie Tauziede
16 mai 2016 at 10 h 21 minHello,
Non du tout…
Ludo Salva
3 août 2016 at 22 h 09 minBonjour Amélie.
Bravo pour ce défi relevé ! Tu as la chance de savoir mieux retranscrire ton vécu que moi mais je retrouve 1 peu mon parcours lors du Marathon du Médoc 2014. La première course à pieds de ma vie, 10 ans après la fin de ma rééducation. Franchir la ligne à bout de forces, les larmes aux yeux, main dans la main avec une concurrente !!!
Amélie Tauziede
9 août 2016 at 10 h 17 minHello Ludo,
Ta première course était un Marathon? Ah oui tu vises haut dès le départ ! Je me réserve encore pour le marathon les médecin disent que je suis trop jeune encore et comme j’ai été blessée je ne préfère pas tenter le diable. Merci pour ta visite 🙂